Conférence de Luc Bouthillier, professeur au département de foresterie, géographie et géomatique de l'Université Laval (27 septembre 2011). La forêt québécoise couvre un territoire équivalant à ceux de la Suède et de la Norvège réunis. Publique à plus de 85 %, sa gestion est donc une affaire de politique publique. Reflet des événements et de la vision des autorités, cette politique répond d'abord à des enjeux économiques. Avec la montée des valeurs environnementales, les politiques de développement se doivent maintenant d'être socialement acceptables. Mais ces changements ne sont pas spontanés. Une perspective historique permet ainsi de cerner concrètement leur avènement. La dynamique de cette gestion rappelle l'actualité du développement durable. Elle montre les voies et la difficulté de conjuguer l'économie et l'environnement. Dans la quête d'un développement socialement acceptable, la reconnaissance de balises historiques est fondamentale afin de comprendre comment la société québécoise fait partie de la forêt. Voilà pourquoi la gestion de la forêt québécoise est une histoire à raconter. Cette conférence est la première du cycle « Forêts québécoises : les défis de sa gestion d'hier à aujourd'hui », dans le cadre de l'Année internationale des forêts (AIF). L'AIF, décrétée par l'ONU pour 2011, a pour but de mettre en lumière la contribution des forêts au développement durable et à l'élimination de la pauvreté. La communauté internationale est invitée à faire des efforts concertés pour renforcer la gestion durable, la conservation et le développement viable de tous les types de forêts dans l'intérêt des générations présentes et futures. Au Québec, l'AIF est une occasion de poursuivre la réflexion soulevée par la crise forestière que nous connaissons depuis quelques années et sur ce que nous entendons faire pour une meilleure gestion de cette ressource, notamment de concilier des objectifs économiques avec des enjeux écologiques cruciaux.